Émission mensuelle du GREMMOS, #3, saison 2023-2024.
Radio DIO, 89.5 FM à Saint-Étienne, et sur internet
Le mercredi 13 décembre 2023 à 17 heures, sans créneaux de rediffusion (bientôt en ligne !)
Les logements ouvriers, un patrimoine stéphanois
Avec Maurice Bedoin (GREMMOS) et Grégory Charbonnier (Saint-Étienne Ville d’art et d’histoire)
L’hiver se rapproche à grands pas, et rien ne vaut un foyer bien douillet pour passer de douces journées. Le GREMMOS espère que vous pourrez vous mettre au chaud afin d’écouter son émission de décembre sur les ondes de Dio. La saison organisée par Saint-Étienne Ville d’art et d’histoire, ainsi que la parution de son dernier « Parcours », nous donnent l’occasion de parler de logement ouvrier.
Depuis la seconde moitié du XIXème siècle, l’histoire du logement se confond, sur l’ensemble du bassin stéphanois, avec le développement industriel et la hausse continue du nombre d’habitants. L’habitat, devenu rare, d’une insalubrité prononcée et indigne, explique que bon nombre d’ouvriers aient vécu dans des conditions de vie inacceptables.
À l’inverse de ce qui se produit ailleurs – par exemple à Arc-et-Senans (Doubs), à Mulhouse ou au Creusot –, les élites économiques, patronat en tête, n’innovent pas en matière de construction. Il faut attendre le début du XXème siècle pour que celles-ci s’engagent en faveur d’une multitude de modes d’habitat ouvrier. Notre région, marges altiligériennes comprises, constitue dès lors un laboratoire assez remarquable, proposant une grande diversité de modèles résidentiels. Les influences extérieures, anglaises ou françaises, venues du Pas-de-Calais ou d’Alsace, s’y retrouvent : logements individuels ou collectifs, habitations destinées aux célibataires ou aux familles, des cités-jardins jusqu’aux colonies industrielles et aux usines-couvents.
L’ensemble de ces constructions, longtemps objet du paternalisme industriel, d’une forme d’action collective patronale voire de politiques municipales, constitue ce que l’on peut élever au rang de « patrimoine », encore en usage au contraire des friches industrielles. Le logement ouvrier est cependant, par ses caractéristiques et son ancienneté, d’une fragilité préoccupante. Entre rénovations impératives et représentations contemporaines du confort et du bonheur − promouvant le modèle pavillonnaire –, l’habitat ouvrier risque de perdre son identité et sa singularité.
Cette émission s’inscrit dans le cadre du partenariat entre le GREMMOS et Saint-Étienne Ville d’art et d’histoire. Après la parution du Parcours Le logement ouvrier 1806-1954, la conférence de Maurice Bedoin le 23 novembre dernier à la Maison du patrimoine et des lettres, et en parallèle de la journée d’études « Les ouvriers propriétaires » du lundi 11 décembre, une balade urbaine (et gratuite) sera organisée à Saint-Chamond le samedi 16 décembre 2023, à partir de 14 heures (réservation obligatoire : https://mpl-billetterie.saint-etienne.fr/fr-FR/produits ; rendez-vous place Louis Comte, au Creux, quartier d’Izieux), afin d’explorer le patrimoine local lié à cette histoire du logement ouvrier.