Le syndicalisme comme apostolat ? Alice Vincent (1881-1936), animatrice des syndicats féminins chrétiens de la Loire

À l’image de l’immense entreprise du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier mouvement social « Maitron », l’histoire du syndicalisme se construit par la connaissance des figures, célèbres ou plus anonymes, qui ont mené le combat en faveur des travailleurs et de leurs conditions d’existence. L’une des pionnières du syndicalisme chrétien en région stéphanoise demeure pourtant méconnue.

Contrairement à d’autres militants – Jean Pralong pour les hommes, les sœurs Jeanne et Anna Heurtier chez les femmes[1] –, la mémoire de l’action d’Alice Vincent n’a pas dépassé les archives et quelques rares livres. Personne ne connaît aujourd’hui la « maison Alice Vincent », située rue Jacques Desgeorges, à l’un des emplacements historiques de la CFTC stéphanoise – lorsque la CGT lui refusait l’entrée de la Bourse du Travail.

L’oubli dans lequel cette militante est plongée depuis près d’un siècle tient également à une lacune iconographique. La seule photographie d’Alice Vincent connue à ce jour figure sur son mémento[2]. Ce document mortuaire, précieux par les renseignements qu’il contient, complète d’autres informations, tirées des archives ou de la presse, déjà mises en valeur pour certaines[3]. Le présent article est l’occasion de combler en partie cette amnésie, sans prétendre à retranscrire dans les moindres détails la vie et les motivations d’un engagement syndical qui, par de nombreux aspects, constitue un apostolat[4].

 

Mémento d’Alice Vincent, 1936 (Archives Pierre Giron)

 

Alice Marie Eugénie Vincent naît le 25 novembre 1881 à Saint-Étienne[5]. Elle est la fille d’Antoine Vincent, chapelier, et de Marie Amélie Duhain, sans profession. Son parcours demeure inconnu jusqu’à la Grande Guerre. Cette employée de commerce contribue cependant à l’émergence nouvelle du syndicalisme chrétien dans le département de la Loire, dans la foulée de la fondation nationale de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) en 1919. Secrétaire des syndicats professionnels féminins du vêtement de Saint-Étienne dès la même année, elle est à l’origine, avec Élisabeth Jacolin[6] et les sœurs Heurtier, de l’Union interdépartementale des syndicats féminins chrétiens en 1921. Elle en devient la secrétaire générale.

Dans ces positions, qu’elle occupe jusqu’à son décès, Alice Vincent participe à l’animation des nombreux syndicats textiles du département. Elle devient aussi secrétaire, avec Jean Pralong, du comité départemental des syndicats professionnels chrétiens, organisation mixte réunissant les deux chambres syndicales : en effet, entre 1919 et 1944, deux CFTC coexistent à l’échelle nationale comme locale, l’une masculine, l’autre féminine. Cette distinction transcrit la crainte des catholiques de mélanger des représentants des deux sexes dans une même organisation. Elle permet aussi aux militantes de s’organiser seules, en prenant en charge l’ensemble des responsabilités. Seule l’autorité religieuse, qu’elle provienne des évêques, des aumôniers ou des directeurs de conscience, exerce alors une tutelle masculine sur la CFTC féminine. Si le syndicalisme chrétien est théoriquement autonome vis-à-vis de l’Église, le lien est plus resserré entre les syndicats féminins, les clercs et les élites catholiques que ce n’est le cas pour les organisations masculines, notamment dans la Loire[7]. Le directeur des œuvres de l’archidiaconé de Saint-Étienne, Benoît Heurtier – sans relation familiale directe avec les co-fondatrices de l’UID – tente ainsi de maintenir des relations étroites avec les syndicats féminins.

Alice Vincent se révèle une animatrice hors pair. Elle contribue à la mise en place de tarifs pour différentes spécialités féminines de l’industrie textile (ourdissage, tordage, tissage, etc.)[8]. Ceux-ci peuvent être modulés, à la hausse comme à la baisse, après négociation au sein d’une commission mixte paritaire formée avec la Chambre syndicale des tissus et matières textiles de Saint-Étienne et de la région. Elle organise, au cours de la décennie 1920, des caisses départementales de chômage. Elle est aussi à l’origine, avec différents catholiques stéphanois, industriels, commerçants ou militants syndicaux, de la fondation de deux organisations : la caisse d’assurances sociales La Familiale de la Loire et l’association L’Entr’aide sociale et professionnelle. Preuve de son rôle de premier plan, elle est élue conseillère prud’homale à Saint-Étienne.

L’autre grande œuvre d’Alice Vincent tient à son intérêt pour l’apprentissage et la formation, ménagère comme sociale. Ces prérogatives sont d’ailleurs promues par la CFTC dès sa fondation. Les syndicats féminins investissent la question de manière précoce[9]. Les cours proposés – dactylographie, sténographie, calcul, français, comptabilité, lingerie, couture, hygiène, etc. – sont principalement organisés en soirée ou le samedi après-midi, ce qui permet de bénéficier de la « semaine anglaise »[10]. Ils sont organisés dans un premier temps 12, place Paul Bert. L’union locale les installe au cours de l’année 1933 au 3, rue du Palais de Justice – l’actuelle rue Jacques Desgeorges –, future maison Alice Vincent[11].

 

Entrée de la maison Alice Vincent, rue Jacques Desgeorges, Saint-Étienne (Cliché Antoine Vernet, 28 juillet 2022).

 

La formation des ourdisseuses présente une exception à ce fonctionnement. Spécialité importante de l’industrie rubanière, la préparation des fils de chaîne nécessaires au tissage requiert en effet un soin particulier[12]. Cet enjeu explique l’association des cours professionnels féminins avec l’école fondée par le Groupement de défense des intérêts de l’industrie textile stéphanoise en 1920, installée place de l’Hôtel-de-Ville. Les apprenties, âgés entre 13 et 18 ans, reçoivent une formation à plein temps[13]. De six mois à l’origine, l’apprentissage dans cet atelier-école s’étend ensuite à deux années.

Si l’initiative s’explique au départ par la raréfaction de la main-d’œuvre, la dimension morale n’est pas exempte des considérations des catholiques stéphanois, qu’ils soient syndicalistes, fabricants ou industriels[14]. La soie, matière noble, nécessite des manipulations non seulement précises et soigneuses, mais aussi qu’elles soient pratiquées par de jeunes filles et femmes à la moralité irréprochable. Le célibat est ainsi la norme. La culture populaire considérait d’ailleurs, dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’ourdisseuse comme la figure emblématique de jeunes ouvrières à la pureté encore virginale, mais aux mœurs potentiellement légères. L’enjeu demeure sans doute d’importance dans l’entre-deux-guerres, plus en tout cas que le piquage d’once, prélèvement délictueux de petites quantités de soies par les travailleurs à façon[15].

L’implication des syndicats féminins n’est pas isolée sur le terrain stéphanois. Elle reçoit le soutien de la Chambre syndicale des tissus, ainsi que de l’Entr’aide sociale et professionnelle, chargée de veiller à l’organisation des formations en associant représentants syndicaux et patronaux. Comme directrice des cours des syndicats professionnels féminins de Saint-Étienne, Alice Vincent défend le fonctionnement de sa structure, afin d’obtenir puis de préserver le versement des subventions ministérielles dont celle-ci bénéficie[16]. La syndicaliste prône une collaboration la plus étroite possible avec l’administration de l’enseignement technique[17]. Un cours supérieur pour ouvrières diplômées d’un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) est mis en place en 1925. Des cours ménagers de repassage, de cuisine et d’hygiène sont ajoutés en 1928 et 1929 aux enseignements de couture et d’économie domestique.

Alice Vincent souhaite également obtenir des responsabilités au sein des instances administratives, ce qui s’inscrit dans le projet global de la CFTC. Elle sollicite d’emblée son admission au sein de la commission locale professionnelle de Saint-Étienne, chargée de la gestion des cours professionnels obligatoires de la commune[18]. C’est par ce biais qu’elle obtient d’être désignée par ses pairs au sein du comité départemental de l’enseignement technique, à partir de 1926[19]. Elle intègre ensuite la commission permanente, véritable cœur de l’activité administrative, en 1929[20]. Alice Vincent est même élue en 1935 membre suppléant du conseil supérieur de l’enseignement technique. La syndicaliste est également désignée, en plus de ses fonctions prud’homales, pour siéger dans la commission départementale du travail dès 1924[21].

L’activisme de la militante chrétienne apparaît indiscutable. Alice Vincent demeure célibataire a priori jusqu’à son décès, ce qui facilite l’exercice de mandats syndicaux et administratifs[22]. Son engagement correspondrait à « un appel au service de la doctrine chrétienne », une « vocation »[23]. Il est à rapprocher de la condition d’oblate bénédictine qu’elle a choisie pour elle-même[24]. Sans prendre l’habit religieux, la militante a fait don de sa personne à une communauté religieuse, l’Ordre de Saint Benoît de Nursie[25]. En se rattachant au monachisme bénédictin, sans devenir moniale, elle accepte de suivre les 73 chapitres de la règle de Saint Benoît. Son mémento en retranscrit d’ailleurs le 72e chapitre, conforme à son engagement social : « Que nul ne recherche ce qu’il croît lui être avantageux, mais plutôt ce qui l’est aux autres ».

La promesse induite par l’oblation n’est pas comparable aux vœux marquant l’entrée en religion. Elle implique toutefois l’obéissance au supérieur du monastère auquel l’oblat accepte de se lier. La vie syndicale ne saurait être la réplique exacte de la vie monastique. À défaut d’une véritable existence communautaire, Alice Vincent emménage, en 1933, dans l’appartement de fonction existant au sein de l’immeuble acquis par l’union locale des syndicats féminins[26].

 

Vue intérieure de la maison Alice Vincent, rue Jacques Desgeorges (cliché Antoine Vernet, 28 juillet 2022).

 

L’action d’Alice Vincent au service de la CFTC est récompensée en 1923 par le prix Bellaz. La résolution de la militante n’est entravée que par sa condition physique : « De santé fragile, Mlle Alice Vincent trouvait, dans une âme vigoureuse et rayonnante qui puisait aux plus pures sources divines, la volonté grâce à laquelle elle tirait un prodigieux parti d’un corps chétif. Prêchant d’exemple en toutes circonstances, elle devint un véritable chef »[27]. Son état se dégrade à tel point qu’elle quitte la région stéphanoise, au climat parfois rude, pour le Midi en 1931[28]. Alice Vincent ne se résout pas à interrompre durablement ses engagements. Elle regagne Saint-Étienne dès le mois suivant.

 

Mémento d’Alice Vincent, 1936 (Archives Pierre Giron).

 

La syndicaliste affronte dès lors une douleur permanente, qu’elle endure afin de poursuivre son action. Ce choix s’inscrit dans une longue tradition : de la Genèse à la passion du Christ, de la persécution des apôtres au martyre des chrétiens à travers les âges, l’expérience de la foi est mise à l’épreuve par la souffrance physique[29]. La vie terrestre n’étant qu’une étape avant le salut, Alice Vincent estime sans doute nécessaire, afin de remplir ses devoirs de chrétienne, de consacrer encore et toujours son énergie à l’action militante. Sa carte mortuaire met en avant cette dimension sacrificielle. Elle intègre deux extraits de lettres, exposant le coût physiologique de l’engagement quotidien, largement récompensé par son apport spirituel et moral.

 

Pau, 1931.

« Chaque matin déposons nos soucis et ennuis entre les mains de la Sainte Vierge et tâchons de ne plus être « en peine » de ce que nous lui avons ainsi confié. Elle en prendra soin dans la mesure où nous lui ferons confiance ».

Un Samedi Saint.

« Puisque tout, entre les mains de Dieu, n’arrive que pour notre plus grand bien, que nos souffrances, les plus intimes, celles que personne à côté de nous, ne comprend, nous servent à monter. Au lieu d’enfoncer l’épine dans la plaie en considérant toutes les incompréhensions dont nous sommes l’objet, retirons-la délicatement pour l’offrir à Celui qui a permis qu’elle nous blesse ».

 

Deux citations édifiantes indiquent la reconnaissance publique de son dévouement. La première, du président de la CFTC, Jules Zirnheld[30], qui lui est directement adressée, date de janvier 1926 :

« Un “homme de liaison” décoré de la croix de guerre qu’est le prix Bellaz, cela peine, cela souffre, cela meurt sur la brèche…

Vous êtes de celles et de ceux qui tiendront malgré tout et qui feront leur devoir jusqu’au bout, ne serait-ce que parce qu’il faut bien qu’il y en ait qui soient les derniers ».

Le chanoine Charles Thellier de Poncheville, ancien aumônier militaire durant la Grande Guerre et figure des Semaines sociales de France[31], est l’auteur de la seconde citation, sans doute moins personnelle que la première, au cours du mois de novembre 1935 :

« La meilleure manière de faire passer l’Évangile dans notre vie, c’est de nous gaver de souffrances généreusement unies à celles de Notre Seigneur. Votre part ne cesse de s’accroître. Le grand Évangile de la charité rédemptrice se réalise donc en vous. Votre apostolat ne pouvait avoir un couronnement plus fructueux. Et vous ne pouviez mieux vous préparer à vivre un Évangile encore plus beau, dans une charité encore plus parfaite, au Ciel ! ».

Ainsi, il n’est pas question pour la syndicaliste chrétienne de renoncer. Elle poursuit la direction des cours professionnels féminins. Elle entreprend également une nouvelle étude des tarifs imposés aux ouvrières du textile.

Alice Vincent décède le 27 janvier 1936, dans son domicile du 3 rue du Palais de Justice[32]. Sa mort interrompt une vie consacrée aux autres. Quelques nécrologies honorent cette infatigable militante, que ce soit dans la presse stéphanoise, nationale (La Vie catholique) ou syndicale (L’Employé, La Voix sociale). Les hommages apparaissent unanimes. Le dévouement de la défunte, son abnégation, l’esprit de sacrifice dont elle a fait preuve sont loués. L’article paru le 2 mars 1936 dans Le Mémorial, quotidien stéphanois à la ligne conservatrice, est signé par le journaliste Victor Nantas[33], un ancien du Sillon d’Izieux[34]. Il se concentre sur le déroulement des funérailles et les discours prononcés. La nécrologie publiée par L’Avenir de la Loire, le dimanche 8 mars, relate plus longuement le parcours de la disparue[35]. L’hebdomadaire, véritable organe de la « bonne presse » en région stéphanoise, promoteur de longue date de l’activité des syndicats féminins chrétiens dans ses colonnes, décrit ainsi la vie de la défunte :

 

La semaine dernière, Mlle Alice Vincent, secrétaire générale de l’Union des Syndicats Féminins de la Loire, succombait aux suites d’une longue et douloureuse maladie, supportée avec les plus édifiants sentiments de résignation chrétienne.

Âme ardente, intelligence vive et pénétrante, Mlle Alice Vincent s’était consacrée, de toute son énergie, de toutes ses forces, à l’organisation professionnelle dont le grand Pape Léon XIII avait proclamé l’urgence en 1891.

Cette tâche fut pour Mlle Vincent un véritable apostolat. Grâce à elle, de nombreux syndicats furent créés dans toute la région.

À St-Étienne, ses efforts aboutirent à la création d’une commission mixte permanente, dont les bons effets se firent souvent sentir : établissement et application de tarifs, fonctionnement de l’indice du coût de la vie, et dans ces dernières années baisses de salaires évitées ou atténuées.

En 1920, elle avait mis sur pied une caisse de chômage, incitant les ouvrières prévoyantes à s’assurer contre les mauvais jours. Beaucoup furent gagnées à cette cause et purent bénéficier d’une certaine sécurité lors de précédentes crises, et plus encore depuis la grande crise qui ne se termine point.

Son dévouement s’exerça aussi très utilement dans les questions d’apprentissage. Elle fut l’instigatrice de l’École d’ourdissage qui fonctionne dans le cadre de la loi Astier. Elle créa pour les élèves de cette école des cours théoriques, des cours d’enseignement général, et sur la demande de la Direction de l’enseignement technique y joignit des cours ménagers pour préparer ces futures ouvrières à leur rôle familial.

Son grand désir fut de réaliser la collaboration entre les divers éléments de la profession, dans le cadre syndical. Elle chercha à détruire les incompréhensions mutuelles qui éloignent les patrons et les ouvriers, les font se dresser les uns contre les autres. On peut dire qu’elle fut un des pionniers de la future forme corporative qui sort lentement des erreurs du libéralisme économique et qui, réalisée sur des bases chrétiennes, apporterait à notre société l’équilibre et la paix dont elle a tant besoin.

À tous ceux qui ont approché cette âme ardente, Mlle Vincent a su inspirer le respect pour ses idées, pour sa loyauté qui n’admettait jamais la moindre atteinte à la vérité, celle-ci fut-elle gênante ou inopportune.

Dans les commissions officielles où elle siégeait, elle avait su gagner l’estime des autres membres venant de divers points de l’horizon.

Malgré de vives souffrances, Mlle Vincent ne cessa pas de travailler jusqu’à la fin, donnant des conseils, dirigeant l’action de son lit ou de sa chaise-longue. Ayant dû, il y a quelques années, partir dans le midi pour sa santé, elle ne put accepter l’éloignement de ses chères travailleuses et revint peu de temps après, non sans avoir consacré ses journées de recluse à travailler avec acharnement à un projet destiné au ministère du Travail pour l’indemnisation du chômage partiel, qui lui tenait tant à cœur.

 

Les obsèques d’Alice Vincent ont lieu à la Grand’Église, célébrées par le chanoine Michel Pion, curé archiprêtre, sous la présidence de l’évêque auxiliaire de Saint-Étienne, Jean Delay. La CFTC délègue Jules Mennelet, son secrétaire général adjoint[36]. Le cortège funèbre se compose notamment des apprenties de l’école d’ourdissage, ainsi que de nombreuses membres des syndicats chrétiens féminins du département de la Loire[37]. Aucun titre de presse n’identifie la moindre militante. La description des cadres locaux de la CFTC apparaît, au contraire, presque exhaustive : le secrétaire de l’union interdépartementale Éloi Chacornac[38], Florent Badiou[39], Jean-Marie Brun[40], Marius Chabanne[41], Albert Dalodière[42], Claudius Mounier[43], Jules Pichon[44], etc.

 

Le Mémorial, 2 mars 1936.

 

De nombreuses personnalités sont présentes, membres de l’Entr’aide sociale et professionnelle, présidents des associations amicales de l’enseignement catholique – féminines comme masculines –, administrateurs de la caisse d’assurances sociales La Familiale de la Loire, élus politiques, ecclésiastiques, etc. Les funérailles se concluent, après un défilé jusqu’au cimetière, par deux prises de parole. Le premier discours est l’œuvre du fabricant de rubans Honoré Rousson, dirigeant de la société Ladavière, Rousson, Vincent & Cie (anciennement maison Honoré Vinson). L’homme est un industriel de premier plan à Saint-Étienne : ancien vice-président de la Chambre syndicale des tissus et matières textiles, il est également membre de la chambre de commerce depuis 1932. Ses engagements chrétiens en font non seulement le président de la section forézienne de la Confédération française des professions – un syndicat patronal chrétien de l’entre-deux-guerres[45] –, mais aussi celui de l’Entr’aide sociale et professionnelle.

 

DISCOURS DE M. ROUSSON,
de l’Entr’aide sociale et professionnelle

C’est au nom de l’Entr’aide Sociale et Professionnelle que je viens apporter le suprême hommage de ses amis à Mlle Alice Vincent.

Esprit très complet, âme d’élite, cœur très grand, elle avait compris qu’au milieu des temps très difficiles où nous vivons, il était immoral de dire « Chacun pour soi », et que c’était le moment de réaliser, malgré, et même surtout à cause de cette dureté des temps, tout ce programme, contenu dans la dénomination donnée à notre association « l’Entr’aide Sociale et Professionnelle » dont elle était la créatrice, que dis-je, la mère, car elle y avait mis tout son cœur.

Elle avait réalisé cette idée de s’entr’aider, non pas dans un cadre étroit qui aurait exclu certaines bonnes volontés, certaines générosités mais dans l’ambiance très large qu’elle concevait, celle où se retrouvait, dans une atmosphère de sympathie, de cordialité, de bienveillance réciproque ouvriers patrons et toutes les personnes de quelque milieu que ce soit qui ont le sentiment social et qui se retrouvent avec cet objectif précis de travailler et de procurer les moyens nécessaires pour donner aux jeunes apprenties les plus grandes chances possibles de se préparer un avenir meilleur.

Et c’était là le soutien que son ingéniosité et plus encore son cœur avait réalisé pour soutenir ses cours professionnels en collaboration avec le groupement des intérêts de l’Industrie textile qui dès la première heure avait compris et apprécié à sa juste valeur l’œuvre de longue haleine poursuivie et qui lui avait donné toute sa confiance.

Mais à la base de tout cela, Mlle Alice Vincent avait surtout placé la question morale et c’est pour obéir aux Encycliques de nos Papes que toute son action se développait dans ce sens éminemment social, pour le bien commun avec pour elle un seul idéal : « Servir ».

Et c’est parce qu’elle avait poussé cet idéal au plus haut, point qu’après avoir été la créatrice, elle était restée l’animatrice, la pierre angulaire de notre association.

Et c’est peut-être aussi, hélas ! pour cette même raison que nous l’accompagnons à sa dernière demeure.

Sa soif de dévouement en effet, était telle que malgré sa longue maladie, malgré les conseils de ses amis, malgré ses souffrances, elle a voulu servir jusqu’au bout, pleinement, totalement, jusqu’au sacrifice suprême.

Dans cette maison des syndicats qui est votre œuvre chère, Mademoiselle, et que pour ma part je ne pourrai jamais appeler autrement que « Maison Alice Vincent », vous avez servi jusqu’au bout, jusqu’ici…, et vous nous avez donné à tous un exemple, certes, difficile à suivre parce que si haut et si pur, mais qui nous servira toujours d’idéal et d’étendard parce que c’était l’étendard même du Christ, son étendard d’amour et de souffrances.

Aussi sommes nous sûrs que le Christ à son tour vous rendra, comme seul il sait le faire une mesure pleine tassée, débordante comme l’a été votre dévouement et que de là-haut vous continuerez à nous aider à poursuivre votre œuvre.

 

Jules Mennelet prend ensuite le relais, au nom de son organisation.

 

DISCOURS DE M. MENNELET
Secrétaire adjoint de la C. F. T. C.

En l’absence de Zirnheld, notre président, et de Tessier, secrétaire général, j’ai la douloureuse mission d’apporter, au nom de la C. F. T. C., un hommage ému à la mémoire de Mlle Marie Alice Vincent et d’exprimer à sa famille nos bien chrétiennes condoléances avec l’assurance que nous conserverons pieusement le soutenir de celle qui fut leur fille et sœur tendrement chérie. Dans la perte qu’ils éprouvent aujourd’hui que les témoignages de sympathie qui leur viennent de cette nombreuse assistance leur soit un réconfort et une atténuation à leur douleur.

Mesdames. Mesdemoiselles, Messieurs,

Les paroles manquent pour retracer comme il conviendrait ce que fut la vie toute de charité, de volonté et d’abnégation de Mlle Vincent. Dès la fin de la guerre, elle s’était donnée à l’action sociale et, ayant apprécié le rôle que le travail féminin allait jouer dans l’économie nationale elle avait apporté ses dons d’intelligence, de cœur et son dévouement au service des travailleuses. Ce que fût son action comme secrétaire générale de l’Union des syndicats féminins de la Loire, celles de ses compagnes qui ont vécu et travaillé à ses côtés pourraient seules le dire en détail, mais l’influence de Mlle Vincent déborda bientôt le cadre du département ; dans les congrès professionnels régionaux ou nationaux, elle se fit vite une place justifiée par ses interventions toutes de justesse et de bon sens.

De Paris, la C. F. T. C. suivait avec intérêt cette activité débordante et enregistrait les résultats obtenus. Aussi en 1923, elle décernait à Mlle Vincent le Prix [Brellaz], fondé quelques années auparavant pour reconnaître les mérites des militants syndicaux.

Nous entendons encore notre président Zirnheld, au cours du congrès annonçant qu’ayant à faire un choix dans la hiérarchie des dévouements, le bureau confédéral avait tenu cette année de citer à l’ordre du jour confédéral un « homme de liaison » et que nulle n’avait sembler plus qualifiée que Mlle Vincent pour recevoir cette distinction. Et Zirnheld évoquait ces soldats intrépides qui, alors que la bataille faisait rage, s’en allaient, sans souci de la mitraille et de la mort qui les menaçait, porter les ordres du commandement aux combattants de première ligne.

N’est-ce pas là le plus bel hommage que l’on puisse rendre encore aujourd’hui à la chère défunte. Pendant 17 ans, en dépit des obstacles, des incompréhensions, des hostilités même, elle a maintenu, développé les syndicats féminins s’inspirant de la doctrine chrétienne, créant successivement les multiples services dont ils disposent pour leurs adhérents.

Malgré une santé délicate, elle n’a cessé pendant de longue années de parcourir toute la région, intensifiant la propagande, portant son effort sur la formation des syndiqués tant au point de vue social que professionnel, s’efforçant d’obtenir pour les travailleurs des conditions de vie plus humaines et plus [justes] ; ouvrant par son zèle et son apostolat la voie aux magnifiques réalisations actuelles.

Tous les milieux avec lesquels elle se trouvait en rapport, ne pouvaient manquer d’être conquis par ses convictions profondes, son affabilité, sa compétence. Il n’en est de meilleure preuve que de rappeler les nombreuses commissions officielles où elle avait été appelée à siéger par la confiance des pouvoirs publics.

Continuellement sur la brèche, Mlle Vincent ne tarda pas à user ses forces au service des syndicats. Atteinte par une cruelle maladie nous avions pu espérer qu’elle s’en remettrait, mais la Providence en avait décidé autrement et pendant de longs mois Mlle Vincent n’a cessé, au milieu de ses souffrances et jusqu’à son dernier soupir, de diriger ses syndicats et de songer à soulager les misères des travailleuses touchées par la crise.

Chère Mademoiselle Vincent,

La foule empressée des amis de tout rang venus de toute part, qui ont tenu à vous entourer une dernière fois, est le plus magnifique témoignage de la place que vous aviez conquise dans leur cœur.

Si les syndiqués chrétiens notamment pleurent votre disparition, leurs larmes ne sont pas stériles comme celles de ceux qui n’ont pas notre foi.

Bien que nos yeux mortels ne puissent plus vous y voir, nous savons que vous serez toujours présente parmi nous. Du haut du ciel, où Dieu nous en avons la certitude, n’a pas manqué d’accueillir votre âme puisque à l’imitation du Christ vous avez donné votre vie pour ceux que vous aimiez, vos sœurs et vos frères de travail, continuez de veiller sur nous, protégez-nous, conseillez-nous.

Il y a 13 ans, en vous remettant le prix [Brellaz] qui n’était qu’un faible témoignage de notre admiration, Zirnheld invoquait les héros qui blessés grièvement avaient trouvé la dernière énergie avant de mourir de lever leurs bras vers le ciel afin que d’autres coureurs en le voyant reprennent le message pour le faire par venir à d’autres.

Puisse votre exemple inciter beaucoup de dévouement à se dépenser pour achever la tâche que vous aviez si admirablement commencée.

Adieu, chère Mademoiselle Vincent, avec nos ardentes prières, nous vous promettons de marcher inlassablement sur vos traces pour vous retrouver un jour dans la Maison du Père céleste.

 

Malgré ce qui pourrait apparaître comme une vie d’apostolat digne d’être érigée en exemple – le terme est utilisé dans l’article de L’Avenir de la Loire –, Alice Vincent ne bénéficie pas d’une reconnaissance comparable à celle d’autres figures du catholicisme stéphanois engagées sur le terrain social. Seuls les syndicats chrétiens de la Loire, en particulier les militantes, conservent la mémoire de son action. Elle n’acquiert pas une renommée semblable à celles de l’abbé Célestin Monnier, fondateur du patronage Saint-Joseph[46], du père jésuite Félix Volpette, initiateur de l’Œuvre des jardins ouvriers[47], ou encore du frère Paramon-Cyprien, à l’état-civil Jean Barlet, premier directeur de l’École professionnelle libre Sainte-Barbe[48]. Aucune brochure n’est publiée en son honneur.

Les causes de cette relégation peuvent être multiples. La condition de laïque de la militante, malgré l’oblature et le célibat, semble jouer un rôle dans cette situation. L’apostolat des laïcs connaît néanmoins une promotion au sein de l’institution ecclésiale depuis le début du XXe siècle. La légitimité de l’action syndicale s’avère peut-être fragile, dans certains milieux chrétiens, pour justifier une telle mise en avant. La contribution d’Alice Vincent, tardive et sans doute trop circonscrite au département de la Loire, ne lui permet pas de prétendre à une reconnaissance comparable à celle qui a consacré l’action de Marie-Louise Rochebillard (1857-1936) ou d’Andrée Butillard (1881-1955), au-delà de la seule agglomération lyonnaise[49]. Pour remédier à l’oubli, il reste probablement à écrire une histoire du syndicalisme chrétien féminin dans la Loire entre 1920 et 1944…

 

Antoine VERNET

 

Notes :

[1] Claude Cherrier, « PRALONG Jean-Joseph », Dictionnaire Maitron [en ligne], 2016 ; Jean-Michel Steiner, « HEURTIER Anna », Dictionnaire Maitron [en ligne], 2021. Jeanne Heurtier ne possède pas de notice dédiée à ce jour.

[2] Archives personnelles du père Pierre Giron.

[3] Joceline Chabot, Les débuts du syndicalisme féminin chrétien en France, 1899-1944, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2003 ; Jean-Paul Bénetière, « Les débuts de la CFTC dans le bassin stéphanois : un syndicat du « juste milieu » dans une situation révolutionnaire », dans GREMMOS (éd.), Le monde ouvrier face à la Grande Guerre. Le bassin de Saint-Étienne de 1910 à 1925, Saint-Barthélémy-Lestra, Actes graphiques, 2018, p. 201-212.

[4] L’apostolat correspond à « l’acte par lequel le chrétien s’inscrit dans une démarche de diffusion de l’Évangile » (Charles Coutel et Olivier Rota, « Introduction. Se faire apôtre. Une mise en perspectives », dans eidem (éd.), Se faire apôtre, du XIXe siècle à nos jours. L’Église catholique et les différents régimes d’apostolat dans le monde moderne, Paris, Parole et Silence, 2019, p. 7).

[5] Archives municipales de Saint-Étienne (AMSE), 2 E 83, registre de déclarations de naissance, année 1881.

[6] André Vessot, « JACOLIN Elisabeth, Marie, Georgette », Dictionnaire Maitron [en ligne], 2020.

[7] Michel Launay, La CFTC, origines et développement, 1919-1940, Paris, Publications de la Sorbonne, 1986. Au niveau local : Pierre Héritier, Roger Bonnevialle, Jacques Ion et Christian Saint-Sernin, 150 ans de luttes ouvrières dans le bassin stéphanois, Saint-Étienne, Le Champ du possible, 1979.

[8] Joceline Chabot, « VINCENT Alice », Dictionnaire Maitron [en ligne], 2010.

[9] Archives confédérales de la CFDT, 2H8, brochure de l’Union locale des Syndicats professionnels féminins de Saint-Étienne, sd. (1933).

[10] Archives départementales de la Loire (AD 42), T 2109, cours des syndicats professionnels féminins, année scolaire 1921-1922.

[11] AD 42, 19 J 106, acte de vente, notaire H. Balaÿ, entre la Société civile immobilière de l’immeuble Balaÿ-Gérentet et l’Union locale des syndicats professionnels féminins stéphanois, 2 juin 1933.

[12] Mathilde Dubesset et Michelle Zancarini-Fournel, Parcours de femmes. Réalités et représentations, Saint-Étienne 1880-1950, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1993, chapitre III.

[13] Antoine Vernet, « Former au métier : la rubanerie stéphanoise et l’enseignement technique (des années 1820 aux années 1970) », dans Nadine Besse (dir.), Le ruban, c’est la mode, catalogue d’exposition du Musée d’art et d’industrie de Saint-Étienne, Cinisello Balsamo, Silvana Editoriale, 2016, p. 180-182.

[14] Mikaël Duarte, Les corps perdus. Une histoire des corps de la région stéphanoise de la fin du XVIIIe siècle aux années 1920, Saint-Étienne, Presses universitaires de Saint-Étienne, 2021, p. 131-161 ; Mathilde Dubesset et Michelle Zancarini-Fournel, Parcours de femmes…, op. cit., chapitre III.

[15] Jean Lorcin, « Une fraude propre à l’industrie de la soie : le « piquage d’onces » dans la rubanerie stéphanoise », dans Gérard Béaur et al. (dir.), Fraude, contrefaçon, contrebande de l’Antiquité à nos jours, Genève, Droz, 2007, p. 471-489.

[16] AD 42, T 2109, réunion de la commission locale professionnelle de Saint-Étienne, 16 mars 1921. L’instance donne un avis, qui doit être confirmé par le comité départemental de l’enseignement technique, puis accepté par la direction de l’enseignement technique.

[17] AD 42, T 2105, lettre de la directrice des cours de l’Union départementale des Syndicats professionnels féminins CFTC Alice Vincent au préfet de la Loire, 6 octobre 1930.

[18] AD 42, 123 W 9, lettres de la secrétaire générale des Syndicats professionnels féminins Alice Vincent au préfet de la Loire, 20 septembre 1920 et 10 juin 1921.

[19] AD 42, T 2402, élection des membres employés et ouvriers des commissions locales professionnelles du département de la Loire, 23 décembre 1925.

[20] AD 42, T 2402, réunion du comité départemental de l’enseignement technique du département de la Loire, 24 avril 1929.

[21] AD 42, 10 M 20, arrêté préfectoral du 2 juillet 1924 instituant la composition de la commission départementale du travail pour l’arrondissement de Saint-Étienne.

[22] Archives nationales, F22/467, cité par Mathilde Dubesset et Michelle Zancarini-Fournel, Parcours de femmes…, op. cit., chapitre V.

[23] Joceline Chabot, Les débuts du syndicalisme féminin chrétien…, op. cit., p. 106.

[24] Archives personnelles du père Pierre Giron, mémento d’Alice Vincent, 1936. Sur le principe de l’oblature : Michel Feuillet, Vocabulaire du christianisme, Paris, Puf, coll. Que-sais-je ?, 2018, p. 81.

[25] Sur la figure de Saint Benoît et sa règle : Daniel-Odon Hurel, Saint Benoît, Paris, Perrin, 2019. Sur la spiritualité et la dévotion bénédictine à l’époque contemporaine : idem, Prières des bénédictins XVIe-XXe siècle, Paris, Seuil, 2010 ; idem (dir.), Les bénédictins. La règle de saint Benoît, Paris, Robert Laffont, 2020.

[26] AD 42, 19 J 106, Association L’Avenir de la Travailleuse, Historique de notre immeuble, document dactylographié, sd. (1969).

[27] « En Province. Saint-Étienne. Mlle Alice Vincent », L’Employé, 46e année, n°451, 10 avril 1936, p. 471.

[28] Joceline Chabot, « VINCENT Alice », Dictionnaire Maitron [en ligne], 2010.

[29] Un exemple parmi de nombreux autres : lettre de Saint Paul apôtre aux Colossiens, chapitre 1, 24.

[30] « ZIRNHELD Jules [ZIRNHELD Henri, Jules] », Dictionnaire Maitron [en ligne], 2020.

[31] Jean Guitton, L’Abbé Thellier de Poncheville, Paris, Fayard, 1957.

[32] AMSE, 4 E 147, registre de déclarations de décès, année 1936.

[33] Victor Nantas, « À Saint-Étienne. Les émouvantes funérailles de Mlle Alice Vincent », Le Mémorial, 91e année, n°62, 2 mars 1936.

[34] Jean Nizey, « Jeunes sillonnistes de la Loire : le Sillon izieutaire », dans Gérard Cholvy, Bernard Comte et Vincent Feroldi (dir.), Jeunesses chrétiennes au XXe siècle, Paris, Éditions ouvrières, 1991, p. 31-43. Le Mémorial est alors dirigé par Pierre Bernard, un autre ancien sillonniste.

[35] « Nécrologie. Melle Alice Vincent », L’Avenir de la Loire, 43e année, n°3217, 8 mars 1936. La description des obsèques reprend l’article du Mémorial, ce qui laisse envisager que son auteur soit également Victor Nantas.

[36] Michel Launay et Jean-Louis Panné, « MENNELET Jules, Christophe, Louis », Dictionnaire Maitron [en ligne], 2018.

[37] Les délégations proviennent notamment, outre Saint-Étienne, des syndicats féminins de la vallée du Gier (Saint-Chamond, Saint-Paul-en-Jarez), du Pilat (Pélussin, Saint-Julien-Molin-Molette) ou du Roannais (Roanne, Charlieu). Les syndicats masculins représentés sont ceux de Saint-Étienne, des vallées de l’Ondaine et du Gier, de Chazelles-sur-Lyon, de Roanne, de Charlieu et de Saône-et-Loire.

[38] Éric Belouet, « CHACORNAC Éloi, Félix, André », Dictionnaire Maitron [en ligne], 2018.

[39] Claude Cherrier, « BADIOU Florent, Jules », Dictionnaire Maitron [en ligne], 2022.

[40] Louis Botella, « BRUN Jean-Marie [Loire] », Dictionnaire Maitron [en ligne], 2022.

[41] « CHABANNE Marius », Dictionnaire Maitron [en ligne], 2016.

[42] Louis Botella, « DALODIÈRE Albert », Dictionnaire Maitron [en ligne], 2022.

[43] « Claudius Mounier », Dictionnaire des parlementaires français : notices biographiques sur les parlementaires français de 1940 à 1958, tome 5, L-O, Paris, La Documentation française, 2005 [en ligne].

[44] Jean Nizey, « PICHON Jules », Dictionnaire Maitron [en ligne], 2014.

[45] Marie-Emmanuelle Chessel, Nicolas de Bremond d’Ars et André Grelon, L’entreprise et l’Évangile. Une histoire des patrons chrétiens, Paris, Presses de Sciences Po, 2018.

[46] Jean-Baptiste Vanel, Éloge funèbre de l’abbé Joseph-Célestin Monnier, curé de Sainte-Blandine à Lyon, Saint-Étienne, Imprimerie J.-E. Ménard, 1881.

[47] Louis Théolier, L’homme noir chez les hommes noirs. Le P. Félix Volpette, fondateur des « Jardins ouvriers », 1856-1922, préface du père Pierre Lhande, Paris, Éditions Spes, 1930.

[48] Louis Dorna, Un précurseur de l’enseignement technique. M. Jean Barlet, Frère Paramon-Cyprien des Écoles chrétiennes, 1853-1929, Saint-Étienne, Théolier, 1932.

[49] Sur ces deux militantes, outre leurs notices dans le Dictionnaire Maitron (par Michel Launay et Joceline Chabot pour la première, par Michel Launay pour la seconde) : Joceline Chabot, Les débuts du syndicalisme féminin chrétien…, op. cit.

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