Présentation : Le texte suivant est un commentaire apportée par Marie-Noelle Royon, alors responsable départementale de l’Action catholique ouvrière (ACO) Loire-Sud et co-présidente nationale de l’ACO, à l’issue de la journée d’études.
Suite à la journée du GREMMOS.
J’ai trouvé beaucoup d’intérêt dans cette journée parce que pour moi, cette page d’histoire, venait alimenter d’éventuelles réponses à des interrogations bien d’actualité:
- Le monde ouvrier où en est-il aujourd’hui ? Comment le reconnait-on ? Qui en fait partie ? Pourquoi « ouvrier » est devenu un gros mot ?
- La spiritualité du monde ouvrier, comment se manifeste-t-elle aujourd’hui ?
- Engagements différents, le syndicalisme n’est plus un engagement durable et par convictions. Que devient le sens du collectif ? De l’organisation ?
- Les mouvements d’action catholique se questionnent sur leur pertinence aujourd’hui. Faut-il encore proposer La JOC ? L’ACO ? Si oui, comment ? À qui ?
Les différentes interventions ont mis en évidence combien les mouvements d’action catholique, principalement la JOC, mouvement d’éducation populaire, ont été formateurs, école de la vie, école de l’engagement, école du respect de l’autre. De nombreux militants syndicalistes en sont issus et reconnaissent que ce sont ces mouvements qui leur ont donné l’audace et la force de la prise de parole, le sens du collectif.
Et vice versa, l’engagement dans la défense des droits des travailleurs et des conditions de travail, se battre pour le respect et la dignité des ouvriers, leur a fait découvrir une Foi incarnée, vivante.
Suite à cette journée, je me pose la question de la transmission de ces valeurs, les valeurs chrétiennes, humaines, tout comme le sens du militantisme. Savons-nous donner le goût de l’engagement ?
Je suis en ACO et en lien avec d’autres mouvements d’action catholique. Nos invitations à des temps de partage ont du succès parce que ce sont des temps où la parole est donnée. Tous les participants ont beaucoup à dire et n’hésitent pas à exprimer, entre autres leur souffrance au travail. Ces rencontres, mettent en évidence la pertinence de la démarche du Voir-Juger-Agir encore aujourd’hui. Il faut simplement faire preuve de nombreux ajustements. Le monde du travail est en pleine mutation, les lieux de vie sont différents, les diverses situations familiales également sont à prendre en compte, pour un « aller vers… » adapté à chacun.
Les travailleurs sont aussi des sans travail et des précaires, les ouvriers ne sont plus seulement dans des ateliers et sont qualifiés de techniciens de surface, d’hôtesses de caisse, d’agents de maintenance, agents de service intérieur, etc.
Aujourd’hui encore, nous avons à penser « l’articulation entre le religieux et le monde ouvrier », comme en parlait Maurice Bedoin, en incluant les transformations et le « contemporain » du travail.
Marie-Noëlle ROYON